L'écho

Sur le fil de ma plume je coucherai ta vie,
Ton cœur et ta fortune seront à ma merci.
De toutes mes virgules je prendrai en otage
Ton âme funambule, j’en ferai mon rivage.
Tu ris mon tendre amour mais tu n’as pas compris
Que je ne rendrai jamais mes armes à ton mépris.
Laisse moi te raconter,
Ce qui va t’arriver.
Je vais cueillir au ciel quelques rimes d’azur
J’en tresserai des dentelles perlées de mots murmures,
Qui se cacheront le soir au secret de ton lit
Pour faire trembler tes rêves d’une fébrile folie.
Ils seront la musique, ils seront le voyage
Ils seront la splendeur, la vie, le paysage.
Je vais les poudrer d’or, de soleil et de brume
Et les faire pleurer dans un rayon de lune.
Tu penseras dormir mais ils t’infuseront
De leur voix de cristal toxique comme un poison.
Écoute, écoute leur chanson
Elle te dira tout haut ce que je pense tout bas,
Les mots qui se soupirent et ne se disent pas.
D’une langueur infinie elle posera sur tes jours
La morsure de l’absence, tu en deviendras sourd
À tout ce que tu crois bien connaître aujourd’hui,
Tout ça s’envolera au vent de mes envies.
J’y mettrai des sourires, des mensonges et des doutes
Qui te perdront en chemin, qui changeront ta route.
Tu voudras t’échapper et tu voudras les fuir
Mais à chaque carrefour tu entendras mon rire.
Je serai l’aquarelle floue comme tes pupilles
Quand elles ne savent plus effacer les indices
De ces mots qui s’agitent, qui palpitent et qui brillent
Avant d’aller mourir d’un silence factice.
Tu entends leur écho?
Je vais t’en faire un monde plus soyeux qu’un satin
Où glisseront tes peines, tes immenses chagrins,
À toutes tes inquiétudes je mets des parenthèses
J’y rangerai le gris de tes moindres malaises.
Tu n’auras jamais mal car de ma signature
Je ferai le remède de toutes tes blessures.
Tu vois c’est dans mes lignes que se cache ta chance
Elles prendront par surprise d’un ton de confidence
Les battements de tes ailes toujours prêtes à partir
Voler loin de mon ciel trop vaste pour tes souvenirs.
Mais il n’y a rien à craindre de mon cœur de papier
Il ne se déchire pas, il est très bien relié,
Tu y liras ta vie telle qu’elle pourrait être
Si je faisais de toi la vue de ma fenêtre.
Il ne te restera qu’une peur, une angoisse
C’est que je mette un point final sur ta paroisse.


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