Mes petits héros

Mes mots, mes petits héros
Mes petits soldats, mes tralalas...
Comme je vous aime dans la nuit
Malgré l’immonde tyrannie
Que vous posez sur ma fatigue.
C’est peu de dire que je vous aime
Vous êtes mon âme, vous êtes ma peau,
Sans vous je ne vaux pas un kopeck
Je suis fragile comme du bois sec.
On se connaît depuis longtemps
Vous souvenez-vous notre rencontre?
Je n’étais encore qu’une enfant
Comme vous m’aviez impressionnée,
Vous étiez venus par milliers
Danser à l’ombre de ma tête
Pour m’inviter à votre fête.
J’avais déjà vu dans les livres
Vos frères d’armes, vos âmes sœurs,
Ils m’avaient touchée en plein cœur.
De leur musique j’étais ivre
Mais je ne pouvais imaginer
La chance infuse, le miracle
Combien nous allions nous aimer.
Nous ne nous sommes jamais quittés.
Ensemble on a tout affronté
Les canicules, les soirs d’orage,
Je vous ai mis dans mes bagages
À chaque départ, à chaque voyage
J’ai fait de vous mon équipage,
Jamais seule, vous m’accompagniez.
Si quelquefois il y eut des larmes
À verser sur ma destinée,
Je les voyais à peine coulées
En encre bleue se transformer.
Vous avez hurlé mes colères
Quand je ne savais que me taire,
Vous étiez là prêts à rugir
À dire au monde son plus que pire.
Évidemment il y eut l’amour,
L’inspiration qui fait rêver.
Nous avons tissé des dentelles
Nous avons jeté des filets,
On s’est façonné la vie belle
Sur le sourire d’un vaurien
Qui nous aimait jusqu’au matin.
Nous fûmes parfois un peu cruels
Vous et moi quand dessous la lune
Un cœur se mettait à trembler
Et que nous y voyions fortune
Une tendre histoire à raconter.
Mais d’autres fois ce fut le ciel
Le miel, la vallée des merveilles,
Je ne trouvais plus le repos.
Vous me harceliez d’émotions
De virgules et de suspension
Toujours plus forts, toujours plus beaux
Ma vie réduite à un crayon...
Vous souvenez-vous de nos délires
De nos farces et de nos fous rires?
Quand parfois me prenait l’envie
D’imaginer des mines réjouies,
Amusées de notre malice
Étirées d’un sourire complice.
Je vous aime donc infiniment
Vous m’avez fait tellement d’enfants,
J’avoue j’en ai perdu le compte
Mais peu importe ils vivent leur vie
Dans toutes les pages que j’ai noircies.
Il ne me reste qu’une prière
Ne jamais connaître l’enfer
D’un monde vidé de vos folies,
Que jamais vous ne mettiez les voiles
En m’oubliant dans une étoile.


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