Un homme

Un fauteuil, un homme
Une vie qui s’abîme.
Le temps a déroulé son chapelet de saisons
Sans cadeau, sans concession.
Sur le coin du sourire perle encore l’émotion
Le frôlement du souvenir discret comme un poinçon.
Il y a ce qui n’est plus,
Il reste le meilleur,
Ce qu’il aime, ce qu’il sait
Des battements de son cœur
Quand son regard se pose sur le vol d’un oiseau
Que sa bouche pleure un peu sur un baiser reçu
Ou qu’une main s’attarde d’un geste inattendu.
Il y a les cerfs-volants qui volent encore parfois
Tout au bout d’un enfant qui explose de joie.
Il y a le courage d’être encore celui qui
Compose avec la rage de ce qui s’est enfuit.
Il y a la musique même s’il n’y a plus la danse
Et il y a l’amour qui tente encore sa chance.
Sur le fil du chagrin tant de joies sont possibles
Blotties dans le matin, quasi inaccessibles.
Mais en tendant la main, un être enfin sensible
Laisse dormir demain dans son panier de peurs.
Dans tout ce qui n’est plus se cache ce qui est là
Un homme en vérité, un homme s’il en est,
Dans ses fragilités.
Je n’en connais pas
Qui n’en ont pas.


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