Les bras vides

J’ai les bras vides de ta peau,

Débiles, idiots,

Ballants comme un linge négligé de bise

Sur quoi les refermer?

On ne les trompe pas si facilement.

Un chat, un enfant?

Une oreiller déserté!

Leur inclinaison n’est pas dupe,

La rage les prend de cette insulte.

Le tout venant, le passe partout

Pour les consoler de ta joue?

Quelle mascarade, ils se révoltent

Réclament au ciel la tendre enveloppe

De leur courbe idéale,

Le soyeux de ta dorsale.

J’ai l’âme volage sur nos souvenirs

La vérité de ton sourire,

Et de tes yeux quand tu chavires.

J’ai le coeur en exploration

Qui bat en milliards de questions.

Est-ce que tes bras vides de moi

Se sentent aussi comme aux abois?

C’est laid ici quand t’es pas là

C’est laid partout où tu n’es pas,

Mais demain est un autre jour

Et si l’on doit parler d’amour

Qu’il advienne ce qui sera.

Je laisse au temps la décision

De faire de nous ce qu’il voudra.

Je ne quémanderai rien, ni faveur, ni clémence

Et tout à son jugement je remettrai ma chance.

S’il nous condamne au pire, je lui dirai merci

D’avoir auparavant tant fait briller mes nuits.

Mais s’il nous acquittait de n’être qu’illusion,

S’il valide l’évidence, le doux de nos frissons,

De nos vies de dentelles tissées de circonstances

Je ferai de ta peau la fin de mes errances…


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