En bordure du silence il y a des mots souvenirs
Etouffés par les ans qui les ont vus mourir
D’orgueil ou d’abandon, linceulés d’un sourire
Ils errent dans le vent qui joue à les maudire.
À l’abri du silence il y a des mots de peine
Qui dorment en pleurant sur des lambeaux de haine
Réchauffant l’insomnie comme un chapeau de laine
Qui pique un peu la nuque irritée de leur chaîne
Aux lisières du silence il y a des mots murmures
Qui confessent en tremblant ce qui reste de pur
Miettes du temps d’avant, le noir, la déchirure
L’écho d’un rire d’enfant vierge de toute blessure
Aux confins du silence il y a des mots menteurs
Qui déclament fièrement le contraire de la peur
Irisés d’entourloupe ils miment le bonheur
Fils bâtards de l’esprit qui a trompé le cœur
Tout au creux du silence il y a des mots d’amour
Réfugiés dans un geste, un regard de secours
Ils deviennent l’écume de la nuit sur le jour
Petites fleurs des champs comme unique discours
Écrire commentaire