Osons mourir

Osons mourir au matin calme
Sans plus de bruit, sans plus de drame.
Sentir couler le chaud d’une larme
Jusqu’à la lisière du chagrin.
Laissons mourir le temps passé
Qui n’en peut plus de nos regrets
Puisqu’il ne reviendra jamais
Autant continuer le chemin.
Laissons mourir les amours mièvres
Puisqu’elles ne donnent plus la fièvre
Ne pas en vouloir à la lèvre
Qui ne s’émeut plus du tendre sein.
Laissons mourir dans le silence
Le confort de l’indifférence
Et s’accorder une autre chance
De ce qui peut changer demain.
Laissons mourir dans la défaite
Tous les soldats de notre tête
Petites pensées qui font la fête
Sur le parquet de nos destins.
Laissons mourir nos ambitions
Fragiles échos de nos passions
Nous faisant vivre en rémission
De nos espoirs d’aller plus loin.
Laissons mourir nos cauchemars
La peur n’évite pas le hasard
D’un peu d’azur sur nos boulevards
Puisque toujours le jour revient.
Laissons mourir l’enfant qui pleure
Toujours en nous du côté peur
Qu’il aille courir dans les fleurs
De nos sublimes secrets jardins.
Laissons mourir nos gris orgueils
Qui nous font trembler comme des feuilles
Et pour si peu qu’un dieu le veuille
Ne soyons rien qu’un peu d’entrain.
Osons mourir pour mieux renaître
Invités à ne reparaître
Que dans la peau d’un nouvel être
Dans la lumière d’un clair matin.


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