Jamais que soi

Tu le sais bien au fond que t’es pas fait pour ça.
Et pourtant tu t’entêtes, tu te dis on verra.
Tu laisses filer les jours sur la médiocrité
De ce que d’autres autour ont pour toi décidé.
T’es presque convaincu qu’ils peuvent avoir raison,
De toute leur expérience ils te chantent la chanson.
Mais regarde les mieux, qu’ont-ils fait de leur rêves?
Et sont-ils si heureux quand le rideau se lève
Sur leur aisance fossile accumulée chaque jour,
À vivre sans risquer le moindre des détours
Qui les éloigneraient d’un destin tout confort.
Ils ne le savent pas mais ils sont déjà morts.
Éloigne-toi de ce trou béant dessous tes pas,
Tu as le temps encore pour faire ce qu’il faudra.
Afin de devenir non pas ce que tu peux
Mais celui que tu es et celui que tu veux.
Personne ne connaît mieux ce qui au creux du soir
Fait vibrer ton désir, te murmure l’espoir
D’être dans la lumière des feux de tes passions
Qui ont si peu à voir avec cette ambition
Qu’on pose sur tes heures comme une vérité,
Un dogme, une montagne qu’il te faudrait grimper
Coûte que coûte à ton âme même s’il faut la trahir
Pour le bleu d’une flamme qui te fera mourir.
Oublie ce que tu sais, oublie ce qu’on t’a dit
Et cherche au fond de toi le pur de tes envies.
Peut-être ne sont-elles que fragiles fleurs des champs
Pourtant c’est bien par elles qu’arrive le printemps.
Laisse leur leurs bouquets enrubannés, si beaux
Ils finissent par pourrir tout au fond d’un peu d’eau.
Choisis tes préférences ourlées d’incertitude,
Elles te garderont en vie bien plus que l’habitude
De ne rien jamais faire qui demande un élan,
Il y a si peu d’audace à regarder devant.
N’écoute pas leurs doutes, ce ne sont pas tes peurs
On n’est jamais que soi à faire battre son cœur.


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