L'incendie

Pour un crépuscule sur Bergame
J’ai laissé brûler Notre Dame.
Le brasier ne fut qu’un écho
Mon cœur ne pensait qu’à sa peau.
Toi ma si belle, ma sublime
Je t’ai reniée pour quelques rimes,
Qui voletaient comme un espoir
De savoir arrêter le soir.
Mais le temps file sur l’amour,
Comme sur les gargouilles et les tours.
Bien après celui des baisers
Les hommes t’auront ressuscitée,
Mais moi je porterai toujours 
Le deuil de ces flammes tout autour,
De mon corps gris, l’âme fervente
Mon cœur en cendres de ta charpente.
Tes siècles partis en fumée
Me laissent lourde comme le regret
De n’avoir su piéger l’azur
Qu'à peine le temps d'un murmure.
Les couleurs de nos incendies
Nous patineront les pierres, la vie.
Pourtant ma belle, j’ai un aveu
J’allumerais moi-même ce feu,
Je brûlerais même tout Paris
Pour retrouver cette folie,
Cette caresse au goût de drame
Du crépuscule sur Bergame.


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