D'où je viens

D’où je viens c’est pas loin
Mais c’est pas indiqué,
C’est un petit chemin
De ronces et de regrets.
On s’y écorche les mains
À des écorces rugueuses
Et on se prend les pieds
À des orties moqueuses.
Mais quand on en revient
À la saison des mûres
Soudainement tout est est beau
Et le ciel est si pur
Qu’on se sent dans le dos
Les ailes pour l’aventure.
D’où je viens y’a personne
Pour seulement donner l’heure
Pour dire ne prends pas froid
Pour dire n’aies pas peur,
Alors quelques cauchemars
S’enracinent comme le lierre
Sur les murs de parpaings.
Reste la peur du noir
Et des lâchers de main.
Mais quand on en revient
On est devenu si fort,
On laisse dormir tranquilles
Les vivants et les morts.
Et pour peu qu’un sourire
Nous cueille par le cœur
On a à lui offrir
Une âme rendue meilleure
D’avoir connu le pire
En tremblant mais vainqueur.
D’où je viens ça compte pas
J’y retournerai pas
D’ailleurs on ne doit jamais
Revenir sur ses pas.
J’ai trouvé une clairière
À l’herbe tendre et douce
Et m’y suis alanguie
Au secret de sa mousse.
Les saisons y défilent
De jonquilles en feuilles mortes
Et de mon toit d’étoiles
Je surveille la porte.
Je guette le bruit des pas
De celui qui viendra
Par son propre chemin,
Sensible à mon histoire
À savoir d’où je viens...


Écrire commentaire

Commentaires: 0