Au temps...

Mais tu vas avancer dis, tu vas t’activer,
Tu vas les faire passer tes secondes et tes heures?
On te croirait échoué, arrêté sur mon cœur.
Qu’est-ce qu’elle a cette semaine pour te séduire autant
Que t’es comme à la traîne, que t’es même plus vivant.
J’en peux plus de ta torpeur, ta démarche de touriste
Qui s’attarde et qui flâne avec un petit air triste.
Mais tu vas arrêter de traîner la savate
Bouge-toi un peu les fesses et fais-moi changer de date.
Accélère la bon dieu ton allure de vieille femme
C’est pas si compliqué, t’es quand même pas en panne?
Ça fait déjà mille ans que sur cette journée
Tu piétines tes minutes à me faire enrager.
Je t’en foutrais des langueurs et des atermoiements
Si t’es trop fatigué, si tu n’as plus d’élan
Shoote toi à la coke, au plaisir ou au vent,
Je m’en fous complètement de savoir ce que tu prends,
Tant que tu te décides à me rendre à l’heure pile
Où je pourrai enfin épuisée d’impatience 
Me jeter à son cou et briser son absence.
Mais que t’ont-elles bien fait nos brûlantes idylles
Pour que tu les tortures de tes jeux de gamin?
Tu sais je les connais tes blagues de vaurien
On te verra courir et filer comme un train
Dès que sur sa peau douce j’aurai posé la main.
Déjà que de nos vies tu lézardes les murs
En décidant pour nous la fin de l’aventure,
Tu pourrais pour le moins avoir l’élégance
De t’étirer un peu sur nos rires et nos danses.
Mais non, c’est sur nos heures les plus insignifiantes
Que tu aimes te poser et prendre tes vacances.
C’est mesquin de ta part, toi qui seras toujours 
Tandis que nous ne sommes là que pour un petit tour.
Je t’en supplie avance, cesse ce jeu stupide
Tu peux blanchir mes cheveux ou me creuser des rides
Fais tout ce que tu veux mais cours loin de ce vide.
Une fois qu’on y sera tu pourras ralentir
Je parlerai tous bas et tu pourras dormir...


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