Des gens simples

Dans leurs yeux posés il n’est pas d’attitude
Ils ne t’imposent rien, ni doutes, ni certitudes.
Ils sont simplement là à te regarder vivre
Heureux que tu racontes tes jours de dérive
Loin de leur coin de ciel, leur terre et leur maison
Où tu pourras toujours quelle que soit la saison,
T’arrêter en passant un matin un peu froid
Te réchauffer d’un rire qui dira mieux qu’une voix
Le bonheur de savoir ce qu’il est advenu
De ce petit gamin qui courait dans leur rue.
Ils te guettent du cœur sans en faire des guirlandes
Et t’écoutent parler d’une oreille si tendre
Qu’à leur table pour une fois tu te sens enfin libre
D’être simplement toi dépenaillé des fibres
Tissées au fil du temps pour te cacher du monde
Qui n’accepte de toi qu’une face lisse et ronde.
Ils te sortent le pain, le vin et le plaisir
Et tu te sens si bien au creux de leurs sourires
Ils te racontent la vie qui glisse au fil de l’eau,
Tout au fond du jardin coule encore le ruisseau
Qui vous lavait les mains après le goût des mûres
Cueillies avec la bouche, sauvées des confitures.
Ils redonnent à ton âme des souvenirs perdus
Les minuscules drames de l’enfance perdue.
Alors pour un instant en selle te revoilà
Du vélo bleu et blanc dont tu ne te rappelais pas
Tu retrouves la mousse, les odeurs de sous bois
Qui embaumaient les soirs des étés d’autrefois.
Ces heures inconsolables que t’avais désertées
Voilà que des gens simples eux ont su les garder.
Ce ne sera qu’un moment fragile comme un demain
Mais comme il sera doux, une caresse sur tes mains.


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