La comparse

Ma vie est une fadaise, une breloque à trois sous

Ni bonne, ni mauvaise, juste un coup de grisou

Une valse polonaise qui se danse en-dessous

D’une lune de braise, le bonheur mis en joue.

 

Ma vie est une fredaine, un sifflotis de vent

Ni gentille, ni vilaine, juste l’écho d’un moment

Une humeur incertaine portée par le courant

Une eau claire de fontaine rêvant à l’océan.

 

Ma vie est une fanfare, un trèfle à quatre tiges

Ni classique, ni bizarre, juste une plume qui voltige

La chance en étendard pour tromper le vertige

De n’avoir aucun art pour tout ce qui oblige.

 

Ma vie est une ficelle, une chaleur d’avril

Ni trop laide, ni trop belle, juste une larme sur un cil

Une émotion rebelle si forte d’être fragile

Une lumière d’arc-en-ciel rieuse et indocile.

 

Ma vie est une fêlure, une aile de papillon

Ni plume, ni fourrure, juste un bout d’horizon

Une couleur sur mesure volée à une chanson

Une trace de déchirure recousue d’abandon.

 

La vie est une farce, un fou rire de dieu ivre

Ni ingénue, ni garce, juste la page d’un livre

Une giboulée de mars caressante de givre

Et de cette comparse, il n’y a qu’à la vivre.


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