Ma peur

Tais toi.
Je ne t’écoute plus.
Tu m’as tellement trahie.
Tous ces chemins que je n’ai pas pris
Blottie au chaud de ta tyrannie.
Sur mes rêves d’enfant sage
Tu régnais sans partage,
Tu en faisais des confettis
Qui pleuvaient sur ma vie.
Je t’ai donné tous les pouvoirs
C’est toi qui écrivait mon histoire.
J’étais fidèle, obéissante
Je ne discutais pas tes veto.
Et si je n’étais plus vivante
Je ne risquais aucun sanglot.
Je t’ai accordé ma confiance,
Tu ne m’as laissé aucune chance.
Aujourd’hui ça suffit,
Je te répudie.
Tu peux grogner comme un vieil ours
Hurler tes ordres de Cassandre
Me menacer de me faire cendre
Je ne suivrai plus ta direction.
Ma vieille peur toute en guenilles
J’en ai fini d’être ta fille.
Je veux risquer sur l’horizon
Mes tremblements et ma raison.
Oh je sais bien qu’à mon adresse
Tu vas chanter encore ta messe,
Mais je ne suis plus de ta paroisse.
Tu peux me vriller le cerveau,
Me brûler le cœur et la peau,
Tu peux me laminer d’angoisse,
J’irai quand même tenter ma chance
Loin de ta vue, de ta présence.
Effraie-moi encore si tu veux
Je jouerai quand même à ce jeu
Où l’on mise tout sur le hasard
De ce qu’on aime sans le prévoir.
Et si je tombe, si je m’égare
Tu pourras bien crier victoire
Tu pourras dire je t’avais prévenue
Oui mais au moins j’aurais vécu.


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