J’ai rencontré ma vie d’avant
On s’est parlé quelques instants.
Je ne lui ai pas trouvé bonne mine
Elle m’a semblé d’humeur chagrine.
Je crois que je lui un manque un peu
Y’avait de l’humide dans ses yeux.
Elle m’a lancé quelques souvenirs
L’écho de vieux éclats de rire,
J’ai bien compris son espérance
Que je lui redonne sa chance
Mais au fond d’elle, elle sait très bien
Que son espoir ne rime à rien.
Elle m’a dit « alors la nouvelle?
Elle te paraît toujours si belle ? »
Comment lui dire sans la vexer
Qu’il n’y a pas le moindre regret
Qui vient dormir dans ma maison
Que je suis sûre d’avoir raison
Que pas une fois depuis tes bras
Je n’ai douté que c’est bien là
Qu’est ma place dorénavant
Que mon sourire, mon cœur battant
Me sont une douce certitude.
J’ai fait fané ma solitude
À l’eau bouillie de l’enthousiasme,
J’ai coupé ses tiges de fantasme
Que j’appelais ma liberté
Par peur de me laisser aller.
Elle m’a posé deux trois questions
Sur mon pari, ma décision
D’avoir quitté toutes ses amarres
Sans un mot et sans un regard
Pour toutes ces années passées
Elle et moi à nous satisfaire
De respirer en manque d’air.
Elle ne me garde pas rancune
Et s’est couchée dessous la lune,
Y dort d’une calme résignation
Avec pour seule consolation
La conscience d’avoir été
Jour après jour la vérité
Le chemin qu’il fallait courir
Pour aujourd’hui pouvoir franchir
Cette frontière, ce pôle, ce Nord
Une vie nouvelle, comme un trésor.
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