Pourquoi tu m’aimes?
Parce que.
Parce que quoi?
Parce que parce que!
Alors comment tu m’aimes?
Je t’aime...têtue!
Dans les impasses, sur les avenues
Sur les boulevards, dans les petites rues.
Je t’aime le soir, la lune au-dessus
Et le matin, l’heure ingénue.
Je t’aime dans le noir, en lumière crue
Dans le silence ou le raffut.
Je t’aime en pull, je t’aime tout nu
Je t’aime côté coeur et côté cul.
Je t’aime quand tu pleures, que t’es ému
Et quand tu ris , que t’es tordu.
Je t’aime quand tu pars et quand t’arrives
Que tu m’échoues, que tu me dérives.
Je t’aime au loin, le coeur cousu
À un espoir d’être attendue,
Je t’aime tout près la main dessus.
Quand il est tard je t’aime vaincu
Par la fatigue, d’amour repu.
Je t’aime en urgence, en absolu
En confidence, en temps perdu.
Je t’aime à point, je t’aime tout cru
Je t’aime tout court, sans superflu,
Comme le vice de ma vertu.
Je t’aime à quai, je t’aime au large,
À l’intérieur et dans la marge.
Je t’aime en broussaille ou même tondu
D’humeur bataille comme un poilu.
Je t’aime à la carte et au menu
Avec des frites ou de la laitue.
Je t’aime quand tu dors que t’y penses plus
Ou quand tu me réclames ton dû
D’une peau gourmande comme un élu.
Je t’aime dans les graves, dans les aigus
Toute ta gamme est la bienvenue.
Je t’aime en scène et en coulisses
Côté blessure et cicatrice.
Je t’aime en vrac, je t’aime perdu
Je t’aime sur courant continu.
Quand t’es joyeux, quand t’es bourru
La moue de tes lèvres charnues
C’est mon secours, c’est mon issue.
Je t’aime en surprise, en imprévu
Ou en messie tant attendu.
J’aime les accords que l’on conclus
Et nos fruits les plus défendus.
Tu vois c’est ça, je t’aime têtue
Je t’aimerai même si tu m’aimes plus.
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