La ligne d'arrivée

Y’a quelque chose qui a ouvert les bras
Qui nous a posés là, qui nous berce tout bas.
Ça chantonne doucement « ne vous inquiétez pas
Je m’occupe de tout, rien ne vous arrivera
D’autre que des matins saupoudrés de rosée,
Pour étancher vos soifs de vie les yeux embués.

Arrêtez de penser, cessez donc de vouloir
Ne soyez plus qu’élan, tremblement et espoir.
Dédaignez de sourires vos envies illusoires
Qui jalonnaient vos vies jusqu’à vous faire accroire
Que vous étiez vivants, poudre aux yeux magnifique
Vous n’étiez qu’une jachère, une latence tragique.

Maintenant j’ai vos cœurs dans le creux de mes mains
Ce n’est plus le hasard qui vous mènera chemin.
Je vais les caresser à vous en faire destin,
Ils vont battre si fort que leur écho au loin
Résonnera longtemps, deviendra la légende
Qu’on raconte le soir aux âmes qui entendent.

Vous serez un été endormi sur septembre
Et l’automne impatient ne pourra que attendre
Sa fureur s’éteindra d’une larme émue et tendre
Il retiendra son souffle et se laissera prendre
À la juste évidence, à l’îlot de pureté
Que plus rien désormais on ne peut opposer.

Je vais maintenir le monde à distance raisonnable
J’en ferai taire le bruit, les notes insupportables
Des hommes en leur chaos de haine lamentable
Pour le fil des saisons et les châteaux de sable.
Soyez enfin fragiles comme une ligne d’arrivée
J’informerai le ciel que vous vous êtes aimés »


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