Le monde éteint

Mais quelle est cette manie à chaque fois que tu pars
De m’éteindre le monde en refermant la porte.
Je ne vois plus les couleurs,
Je n’entends plus les voix,
Ni dedans, ni dehors
Ni ici, ni là-bas
Ni les dieux, ni les hommes,
Rien n’existe au-delà de ce seuil maudit
Qui t’a volé à moi.
Je sais les âmes qui courent en riant aux éclats
Même loin de leur amour, même privées de ses bras.
Mais moi je ne sais pas rire si tu ne m’entends pas
Je ne peux que maudire
Guetter, pleurer, gémir
Le temps m’est un bourreau cruel et maléfique
Et mon cœur au galop cogne de plus en plus vite
Furieux comme un orage que la soirée invite
À lézarder le noir de déchirures tragiques.
Je regarde le temps suintant à petites gouttes
D’un restant de sourire accroché à ma bouche
Pour te laisser partir.
De mes sombres abysses je lutte éperdument
Contre le goût de rien, la laideur de l’instant
Je ne dois mon salut qu’à une pensée suave
Cette porte bientôt me rendra les octaves
De la rumeur du monde piégée dans ta pupille
De nouveau la lumière, la musique et le vent
Se coucheront sur ma peau caressée du moment
Où me sera rendu dans un air de quadrille
Le velours de ta peau, plage de mon continent.


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